Feuilleton Historique- Episode 2 – Jean GOUAILLARDET

Jean GOUAILLARDET

07 septembre 1914

BIOGRAPHIE

Jean Gouaillardet est né le 16 avril 1886 à Morlanne , maison Lahargue.

C’est le 5ème né  d’une fratrie de 7 enfants. Les archives numérisées s’arrêtant à 1893, peut-être y a-t-il eu d’autres enfants….

2 autres frères ont fait la guerre. Son plus jeune frère Louis est mort le 14 février 1916 à Frise dans la Somme. Il est sur le monument aux morts de Morlanne.

Jean s’est marié le 24 octobre 1910 à Argagnon avec Marie POPULUS. A partir du 6 décembre 1910, il habite maison Lhoste, quartier Marcerin à Argagnon et à partir du 16 juillet 1912 à Hagétaubin.  Son domicile à Hagétaubin est pour l’instant inconnu…

 Son beau-frère, Pierre Populus, né aussi à Argagnon comme Marie Populus fut porté disparu le 3 juin 1917 à Craonnelle (Chemin des Dames) et se trouve également sur le monument aux morts de Mascouette

Il est appelé et incorporé le 7 octobre 1907 (Matricule 7683). Passé dans la réserve de l’armée active le 1er octobre 1909 au 34e Régiment d’Infanterie. Celui-ci est cantonné, à partir de 1876, à Mont de Marsan, jusqu’en 1914 où il quitte la ville En 1921, il est dissous, mais ses traditions sont conservées dans la région par le 18e Régiment d’Infanterie.

Un certificat de bonne conduite accordé à Jean GOUAILLARDET. Il accomplira 2 périodes de réserviste du 24/08 au 15/09 1912 et du 25/05 au 10/06 1914

Il est rappelé par la mobilisation générale le 2 août et arrivé au corps le 4 août, au 234eRI

Le 234e régiment d’infanterie (234e RI) est un régiment d’infanterie de l’Armée de terre française constitué en 1914 avec les bataillons de réserve du 34e régiment d’infanterie.

À la mobilisation, chaque régiment d’active créé un régiment de réserve dont le numéro est le sien plus 200.

CIRCONSTANCES ET CONTEXTE DE SA MORT

Jean GOUAILLARDET est tué à l’ennemi le 7 septembre 1914 à  Quercigny, commune de Bouxières- aux- Chênes (Meurthe et Moselle). L’avis ministériel officiel est en date du 27 septembre 1914.

Jean Gouaillardet est mort lors de la bataille du Grand couronné  (Lorraine) qui  est un épisode de la bataille des Frontières, au début de la Première Guerre mondiale, qui oppose, du 4 au 13 septembre 1914, la VIe armée allemande commandée par le prince Rupprecht de Bavière à la IIe armée française d’Édouard de Castelnau

Edouard de Castelnau

CONTEXTE

L’offensive française en Lorraine (bataille de Morhange – Sarrebourg) s’est soldée par un échec. Les Ière et IIe armées françaises doivent se replier et les Bavarois passent à l’offensive. Leur objectif est de s’emparer de Nancy car la prise de cette ville constituerait une victoire de prestige pour l’armée allemande. L’empereur Guillaume II y attache tellement d’importance qu’il vient en personne assister au déroulement de l’offensive. Il espère pouvoir y défiler à la tête des cuirassiers de sa garde. Les Allemands tentent d’abord de forcer la trouée de Charmes mais échouent. Ils changent ensuite de tactique. Au lieu de déborder Nancy par le sud, ils vont l’attaquer de front et essayer d’enfoncer de vive force les défenses du Grand Couronné.

LOCALISATION

“Grand Couronné” désigne une série de hauteurs dominant la plaine à l’est de Nancy.  

Le 234e Régiment d’Infanterie de Jean Gouaillardet occupe une position dans la Forêt de Champenoux (centre de la carte). Bouxières aux Chênes, où il sera tué, est juste au Nord Ouest…

Carte de la région de Nancy localisant le Grand Couronné

LES COMBATS

Le 4 septembre, les combats commencent par un violent bombardement allemand sur les positions française, avant une attaque de l’infanterie qui bouscule les avant-postes français.

Les journées des 5 et 6 septembre sont constituées d’offensives, de contre-offensives, de bombardement de part et d’autre

En résumé, à la fin de la journée du 6,  malgré un certain recul des Français,  les Allemands n’ont remporté aucun succès décisif et n’ont pas atteint les hauteurs du Grand Couronné.

Le 7 septembre (jour de la mort de Jean Gouaillardet) représente le point culminant de la bataille. Les Allemands lancent une attaque dans la région de Champenoux où les pertes françaises sont très importantes.

Durant les journées des 8, 9 et 10 septembre résistance et combats sont acharnés

 A partir du 11, la bataille de la Marne est déjà gagnée par l’armée française et la bataille en Lorraine n’a plus la même importance pour le commandement allemand.

Le 12, les Allemands reculent et le 13, la bataille du Grand Couronné prend fin. Nancy est sauvée et le front va se stabiliser pendant 4 ans.

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Pour témoigner sa satisfaction aux troupes de la IIe Armée, le général JOFFRE adressa, peu de temps après, l’ordre du jour suivant, au général de CASTELNAU :

” Depuis près d’un mois l’armée que vous commandez a combattu presque tous les jours et a montré des qualités remarquables d’endurance, de ténacité et de bravoure. Des prélèvements importants ont été successivement opérés sur vos forces ; néanmoins vous avez réussi à vous maintenir sur les hauteurs du Grand-Couronné ; à repousser des attaques furieuses lancées contre tous et à empêcher l’ennemi de pénétrer dans Nancy. Je tiens à vous exprimer ma satisfaction et vous prie de la transmettre aux troupes placées sous vos ordres”.          Signé : JOFFRE.

Le général commandant la IIe Armée ajoutait :

” Le général commandant l’Armée est heureux de transmettre ces hautes félicitations aux troupes qu’il a l’honneur et la fierté de commander”.

Signé : De CASTELNAU

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