Episode 13 – Victor BROUCA

Victor BROUCA est né le 26 janvier 1884 à Saint Médard.

Il est le fils de Bertrand BROUCA, né le 26 mai 1829 à Lacadée (Maison Menaut, enfant naturel de Marie Brouca) , sous officier à la retraite  et de Jeanne DUCOS née à Saint Médard (Maison Hau ) le 26 février 1855.

Bertrand BROUCA et jeanne DUCOS, mariés le 22 novembre 1880 à Saint Médard auront 6 enfants .

– Gracieuse, née le 21 février 1882, mariée le 14 février 1903 à Saint Médard avec Pierre Dupouy

Victor

-Lucien, né le 28 septembre 1986, décédé le 19 janvier 1889

-Catherine née le 3 novembre 1889, dates d’un mariage éventuel et du décès inconnues

– Maria née le 17 septembre 1992, dates d’un mariage éventuel et du décès inconnues

-François Rémi, né le 9 août 1896, marié le 5 juin 1928 à St Médard, avec Anne-Marie Duvignau, décédé 6 août 1988. Il fut mobilisé de 1916 à 1919…

Appelé et incorporé le 6 octobre 1906 au 18e RI de Pau, Victor BROUCA est dispensé et envoyé dans la disponibilité le 28 septembre 1907, en tant que fils aîné de septuagénaire.

Il a accompli 2 périodes d’exercice au 18eRégiment d’Infanterie, du 26 août au 22 septembre 1908 et du 27 mars au 12 avril 1913

Rappelé à la mobilisation générale, Victor BROUCA est arrivé au corps (18e RI) le 4 août  1914.

Il est blessé le 12 mars 1915 aux tranchées de Moussy (Aisne)

Passé au 30e Bataillon de Chasseurs le 2 août 1915.

Nommé caporal le 10 avril 1916

Tué à l’ennemi le 24 mai 1916 aux avant-postes de Reichackerkoft  (Haut Rhin)

ontexte et circonstances de sa mort

Le 30e Bataillon de chasseurs fut rattaché, à partir de janvier 1915,  à la 47e Division d’Infanterie engagée en Alsace jusqu’au début juin de 1916…

                                                              

 Insigne du 30e Bataillon de Chasseurs                              

Source: www.vallée-munster.eu/images/sentier-historique-gasneich-reichackerkopf

“A la déclaration de guerre, le 1er août 1914, les unités d’avant garde des deux belligérants se dirigent vers la frontière franco-allemande, longeant la crête des Vosges.

Après plusieurs mois de mouvements, d’embuscades et de combats très dispersés, une ligne de front commence à se dessiner.

Les troupes françaises cherchant à gagner la plaine d’Alsace et les Allemands tentant de les arrêter sur les hauteurs les plus favorables pour une armée en position défensive.

 Dans la région de Munster, c’est sur le Reichackerkopf que se focalisent les premiers accrochages entre les deux armées. Les Allemands repoussent les Français au-delà du col du Sattel. Ce petit col marquera, tout au long de la guerre, une barrière naturelle entre les positions allemandes du Reichackerkopf et les françaises établies sur le massif du Gaschney, jusqu’au Sattelkopf.

Voir carte ci-dessous

Composé de deux sommets (768 et 778 mètres d’altitude), dominant la vallée de Munster et donnant accès à la Petite Vallée et à la Grande Vallée en amont, ce secteur constitue, du fait de son positionnement géographique, un lieu stratégique de première importance qui lui vaudra rapidement de devenir une zone d’affrontements particulièrement sanglante.

A partir de février 1915, les Allemands opèrent une attaque massive sur tout le front de la vallée et s’emparent du Reichackerkopf.

 Tout au long des mois de mars et avril 1915, les attaques et les contre-attaques se succèderont. Ainsi, les 6 et 7 mars, les chasseurs français des 6ème et 23ème bataillons alpins attaquent les deux sommets, réussissent à les prendre  temporairement au prix de lourdes pertes. Dès le 20 mars, les Allemands, après un terrible bombardement et l’acheminement de jeunes troupes bavaroises en renfort, finissent par reprendre les deux sommets complètement bouleversés par ces derniers combats. Les chutes de neige et les dégels successifs rendront ces combats encore plus âpres et inhumains.

De nouvelles attaques françaises tenteront de reprendre ces deux sommets en mai, juin et juillet 1915, sans succès. Ensuite, la ligne de front se stabilisera et restera, jusqu’à l’armistice, l’enjeu de combats plus sporadiques causant encore de nombreux blessés et tués (C’est dans un de ces combats que Victor BROUCA fut tué…).

 En 1918, deux divisions américaines viendront relever les troupes françaises sur ce secteur tristement célèbre du front des Vosges.”




Les deux fanions du 30e bataillon de chasseurs après la Grande Guerre : à droite le fanion utilisé pendant la guerre et déchiré pendant les combats et à gauche le fanion offert par le journal La République de l’Isère en décembre 1918.
Sur celui de gauche, on peut y lire les inscriptions de la Tête de Faux (Buchenkopf) et du Lingekopf  mentionnées sur la carte ci-dessous

 

Victor BROUCA fut cité à l’ordre de la 47e Division le 6 juin 1916: “Tireur d’élite, toujours à l’affût, détenteur d’un fusil à lunette, d’un courage, d’un sang-froid, d’une ténacité admirables. Glorieusement tué dans un poste avancé au cours d’une lutte d’engins de tranchée”

Il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile en argent.

La sépulture du caporal Victor BROUCA se trouve dans la Nécropole nationale “Le Wettstein” à  Orbey (Haut Rhin), tombe individuelle n° 877  

    Orbey se situe au Nord de la carte ci-dessus

Le cimetière militaire du Wettstein se trouve au milieu d’une forêt paisible, à 877 mètres d’altitude et à 10 km de la commune d’Orbey. Sur une superficie de 9 902 m² reposent 3538 soldats français répartis entre 2171 sépultures et 2 ossuaires rassemblant 1288 corps. A quelques kilomètres de là se situe le sommet du Linge – ligne de front entre les armées allemandes et françaises pendant la 1ère Guerre Mondiale – âprement disputé pendant l’année 1915 : 17 000 soldats français et allemands souvent âgés de 20 ans à peine, furent tués ou blessés. 

Dès le début des combats, l’emplacement actuel sert de campement aux régiments de chasseurs alpins français, mais aussi de cimetière provisoire. Du fait de la violence des affrontements qui ont enfoui à tout jamais de nombreux corps, seule une partie des combattants français tués y sont inhumés. 

Le cimetière militaire du Wettstein a été consacré Nécropole Nationale à la fin de la guerre. 

Au fond du cimetière, trône une imposante croix en granit des Vosges haute de 13 mètres qui rappelle la gravité du lieu et la souffrance endurée par ces jeunes hommes. 

Vue d’ensemble de la nécropole
Tombe du caporal Victor BROUCA

Voir tous les articles