Feuilleton Historique- Episode 7 – Jean JOUANLANNE

Jean JOUANLANNE- 25 janvier 1915

Jean JOUANLANNE, sera mobilisé en 1914 dans le 18° RI dont la devise est “Brave 18e, devant toi l’ennemi ne tient pas”.

Il ne reviendra pas de la bataille de Craonne où il y laissera la vie le 25 janvier 1915, journée la plus meurtrière pour ce 18°RI pendant la grande Guerre.

Biographie

Insigne 18°RI

Jean JOUANLANNE est né le 28 décembre 1882 à Saint Médard (Maison Toutou). Il faisait partie d’une fratrie de 4 enfants (3 garçons et une fille). Ses 2 frères Jean (né le 9 octobre 1878) et Jean Baptiste ( né le 14 juillet 1888) ont également fait la guerre . Jean y est mort en 1918 ( Il est inscrit sur le  monument aux morts de Saint Médard).

Jean Baptiste en est revenu défiguré, faisant partie des blessés et handicapés appelés les  “gueules cassées” selon la terminologie de l’époque.

Son père Jacques Jouanlanne est né à Arzacq (Maison Claire) le19 décembre 1850, sa mère Marie Daunes à Casteide Candau (Maison Milhas) le 9 juillet 1852.

Ils se sont mariés le  7 juin 1877 à Saint Médard. Métayer ou artisan ? Leurs enfants sont nés dans des maisons différentes (Larrissoat, Toutou). Ils se sont installés par la suite à Hagétaubin.

Jean est appelé et incorporé le 15 novembre 1904 au 18eRI de Pau  et envoyé dans la disponibilité le 18 septembre 1906. Certificat de bonne conduite accordé.

Il a fait des périodes d’exercices au 18eRI du 26 août au 22 septembre 1908 et du 29 mars au 14 avril 1911.

Rappelé à la mobilisation générale, il est arrivé au corps le 14 août 1914. Parti aux armées le 26 septembre 1914, “Disparu au cours d’un combat à Craonne le 25 janvier 1915″ ( Avis ministériel du 13/03/1916)

Contexte et circonstances de sa mort

La Caverne du Dragon et le Bois Foulon

Ce sont les Allemands qui, lors de leur occupation de la caverne, l’ont surnommée la caverne du Dragon (Drachenhöhle en Allemand. Les flammes et étincelles des mitrailleuses, sortant des entrées de la caverne au cours des combats, leur faisaient penser aux flammes crachées par les dragons depuis leurs grottes.

Le 18eRI occupait alors, après la Bataille de l’Aisne et la stabilisation du front et le début de la guerre de position,  un secteur proche de Craonne et du Chemin des Dames…

L’extrait suivant tiré de l’histoire du 18eRI concerne cette journée du 25 janvier pendant laquelle est mort Jean  JOUANLANNE. Source: Histoire du 18e RI: tableaudhonneur.free.fr/18eRI

Le 25 janvier 1915, l’ennemi attaque avec de grandes forces un saillant de la ligne, après un bombardement des plus violents sur le bois Foulon et sur la Creute (Voir carte page 5). Les 10e et 11e compagnies sont en partie ensevelies sous un éboulement provoqué en ce dernier par les projectiles allemands. Nos pertes sont très élevées et nos mitrailleuses ont fait de sanglantes trouées dans les rangs de l’adversaire. Les survivants des 2e et 9e compagnies font au Trou d’Enfer, sous les ordres du capitaine MONTALÈGRE, une défense héroïque jusqu’à la tombée de la nuit. Cernés, ils se fraient un passage à travers les rangs ennemis. Les contre-attaques des 1er et 2e bataillons reprennent la presque totalité du bois Foulon, mais la Creute reste aux mains de l’adversaire. Cette journée, dure et coûteuse, est riche en actes d’héroïsme (suivent les relations de plusieurs actes d’héroïsme…) . Le lendemain, le régiment, sérieusement amoindri, est relevé par le 12e R. I. Il se reforme aux environs de Glennes où un renfort de 500 hommes lui parvient le 31 janvier  ; il reçoit en outre, le 6 février, un bataillon constitué.

Une période de calme relatif commence. On en profite pour multiplier les tranchées, les boyaux et pour créer des abris profonds et bien aménagés qui mettent les hommes à l’abri des obus et des intempéries. La défense du secteur est solidement étayée ; les réseaux de fil de fer se multiplient”…

 Au total , le 25 janvier 1915, le 18e RI a perdu 1500 hommes, tués, blessés ou prisonniers.

Pierre Tauzia, professeur agrégé d’Histoire à la retraite et résidant à Lacq,  a travaillé sur les combattants de Lacq-Audéjos morts pour la France en 1914/1918. Il cite un témoignage de l’abbé Auguste Daguzan, commandant de compagnie au 18e RI rapporté dans ses carnets:

Cette triste journée a pesé longtemps sur notre coeur… Triste journée par les deuils qu’elle causa autour de nous… Triste journée, 2 ans ont passé depuis… je reste là avec quelques uns et entre nous, il nous arrive toujours de dater nos récits de guerre par ces mots: c’était avant … c’était après le 25 janvier”

La mention “disparu au cours d’un combat” pourrait être expliquée par l’ensevelissement d’une partie des 10e et 11e compagnies sur la Creute, ou le fait que son corps est resté sur un terrain pris par les Allemands, auquel cas le lieu de sépulture est inconnu.

La somme de 150 francs a été versée à titre de secours le 5 avril 1916 à Mr Jouanlanne, père du disparu.

Les poilus” du 18eRI dans les tranchées
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