EPISODE 4 – Pierre DEBAIGT – 16 septembre 1914

BIOGRAPHIE

  Pierre DEBAIGT (6ème né) fait partie d’une fratrie de 7 enfants. Son frère Marcel DEBAIGT (5ème né) est également mort pendant la Grande Guerre, le 5 octobre 1918, en Argonne (Voir article ultérieur)

Leurs parents, Jean Debaigt (né le 17 mars 1852, maison Barraqué) et Jeanne Bacqué (née le 26 mai 1854) se sont  mariés le 10 juillet 1882.

Jean Debaigt  dit “Barraqué” est métayer, sans doute à Carrère tout d’abord, où sont  nés les 2 aînés, puis à Jayne où est né le 3ème, et enfin au Barthé où sont nés les 4ème, 5ème et 6ème. Il n’est pas indiqué où est née la 7ème. Les 3 maisons citées existent toujours…

Marcel et Pierre sont donc nés au Barthé.

Il sont cousins germains avec Jean BACQUE également tué à la guerre. Voir article ultérieur

Pierre est né le 2 février 1893.

 Appelé au service militaire, il est arrivé au 24ème Bataillon de Chasseurs à pieds (basé à Villefranche/Mer) le 28 novembre 1913, il est donc encore au service militaire quand éclate la guerre.

Au début du conflit, le 24e Bataillon de chasseurs à pieds fait partie:

  -de la 29e Division d’Infanterie, commandée par le général COLLE

  – du 15e Corps d’Armée, commandé par le général ESPINASSE

 -de la IIIe Armée, commandée par le général SARRAIL

    Ces précisions nous permettront de suivre le parcours du 24eBataillon de chasseurs pendant  la période où est décédé Pierre DEBAIGT sur la carte et les extraits de récits ci-dessous.

La bataille de la Marne se subdivise en cinq batailles plus restreintes, de l’ouest vers l’est :
·         la bataille de l’Ourcq ;
·         la bataille des Deux Morins ;
·         la bataille des Marais de Saint-Gond ;
·         la bataille de Vitry ;
·         la bataille de Revigny.
 

Contexte et circonstances de sa mort

Pierre DEBAIGT, selon les registres militaires, “est tué à l’ennemi” au combat de Couvonges (Meuse) le16 septembre 1914.

Lors de la Bataille de la marne la IIIe Armée du général Sarrail est placé à l’Est du dispositif français  (Voir carte ci-dessous) et participera à la bataille de Revigny comme la IV e Armée du général de Langle de Cary où opérait le 83e Régiment d’Infanterie de Pierre MEYLOU, mort le 7 ou 8 septembre et vu précédemment.

La date et le lieu de la mort de Pierre DEBAIGT pose problème. Les registres militaires parlent du 16 septembre à Couvonges

Or  le 16 septembre, la bataille de la Marne est terminée depuis plusieurs jours et une autre phase de ce début de conflit  a commencé, celle de la Bataille de l’Aisne où décéderont Pierre LAGOURRETTE et Jean SAINT-GASSIES dont nous parlerons très prochainement 

Les sources concordent pour dire que le 24e Bataillon de chasseurs de Pierre DEBAIGT est passé par Couvonges.  

   Dans les 2 extraits ci-dessous, en caractères gras, sont signalées les références à Couvonges, le 15e Corps d’Armée, la 29e Division et les bataillons de chasseurs

           Source: Les IIIe et IVe Armées dans la Bataille de la Marne

     “Le 7, la 29e division du 15e Corps, seule peut entrer en ligne et s’établit, face à l’ouest, de Combles à Fains. Sa mission est de couvrir la gauche de la 3e armée tout en cherchant à établir la liaison avec la 4e armée. Ses deux bataillons de chasseurs occupent le soir Couvonges et les bois avoisinants.

 Le 8 au matin, il est en entier à la 3e armée. Une des brigades de la 29e division (la 57e) attaque à gauche de Vassincourt dans la direction de Revigny. Elle échoue et se replie le soir dans les bois au nord et au nord-est de Couvonges. La 58e brigade est mise à la disposition du 5e corps et va combattre avec lui au sud de Louppy-le-Petit.

 Le 9, l’attaque sur Vassincourt est reprise dès l’aube par la 57e brigade, en liaison avec la 19e brigade. Le soir, après des combats très meurtriers, le village est en flammes et les troupes françaises retranchées l’enserrent par l’est et le sud.

 Le 10, le général Espinasse attaque à fond face au nord-ouest : la 30e division à gauche, à cheval sur la Saulx dans la direction de Contrisson, la 29e division à droite vers l’ouest de Vassincourt. Le soir, à l’ouest de la Saulx, les bois sont complètement nettoyés et les abords d’Andernay sont atteints; à l’est le combat est plus âpre et l’avance moindre : les Allemands tiennent encore entre Vassincourt et la Saulx.

 Du 11 au 14, le mouvement en avant, commencé la veille, s’accentue malgré une pluie diluvienne. Sa gauche occupe Andernay et Rémennecourt, tandis que sa droite touche au canal de la Marne au Rhin. Le 12, la retraite allemande se précipite : le 15e corps occupe Revigny. Le soir, il est reporté en arrière pour prendre place entre les 5e et 6e corps au cours de la poursuite.”

Source: site Saintmaximin2008.fr

“La région de Vassincourt, un point faible dans le dispositif 

A l’est, la IIIème armée du général Sarrail tient le front de Verdun à Bar le Duc. A sa gauche, de Bar le Duc à Mailly, se tient la IVème armée commandée par le général de Langle de Cary. A la charnière de ces deux armées, dans la région de Revigny sur Ornain, la IVème armée allemande commandée par le Duc de Wurtemberg pousse une offensive pour rompre le front sur un point faible du dispositif. Cette situation explique l’acharnement et la violence des combats qui vont se dérouler, dans cette région et notamment autour de Vassincourt.

 6 septembre 1914 –

 Déclenchement de la bataille 

Lorsque la bataille s’engage, c’est le 5ème Corps de la IIIème Armée qui tient le secteur de Revigny. Alors que le plan du Généralissime Joffre prévoyait une attaque française, ce sont les troupes allemandes qui prennent l’initiative. Les villages de Nettancourt et Sommeilles sont perdus, tout comme Noyers qui doit être évacué. Tout au long de la journée, les forces allemandes accentuent leur poussée pour briser la liaison entre les IIIème et IVème Armée. Malgré une défense pied à pied du 5ème Corps, Villers aux Vents, Brabant le Roi, Revigny, Laimont sont abandonnés. Au soir du 6 septembre, les pertes humaines sont lourdes de part et d’autre, le front a reculé et s’établit dorénavant sur la ligne Vassincourt, Louppy le Château, Villotte.

 7 septembre 1914 – Le 15ème Corps d’Armée en renfort 

Au matin du 7, les offensives allemandes redoublent de violence sur la ” trouée de Revigny ” entre les IIIème et IVème Armées françaises. L’objectif allemand est de réussir une percée qui ouvrirait la route vers Bar le Duc et Saint-Dizier. Au centre du dispositif, le plateau de Vassincourt est un enjeu déterminant. Le 15ème Corps composé de soldats originaires du sud de la France, soustrait par Joffre à la IIème Armée, vient renforcer la IIIème Armée du Général Sarrail. La 29ème Division prend position à l’ouest de Vassincourt entre Couvonges, que ses bataillons de chasseurs occupent le soir, et Véel. Toute la journée, le 5ème Corps, qui se repositionne à l’est, entre Vassincourt et Villotte, subit une pression considérable des troupes allemandes et un bombardement intense. Vassincourt est disputé avec acharnement mais doit être abandonné par les troupes françaises au soir de cette journée.

 8 septembre 1914 – Première offensive du 15ème Corps 

Les deux Divisions du 15ème Corps (29ème et 30ème) sont maintenant complètement en position et prennent l’offensive. Dès le matin, la 29ème attaque à l’ouest de Vassincourt vers Revigny. L’offensive est un échec et la division reprend position au sud ouest de Vassincourt dans les bois de Couvonges. Dans l’après midi du 8, la 30ème Division progresse dans la vallée de la Saulx et se positionne devant Mognéville vers 23 heures. A l’est de Vassincourt, le 5ème Corps est en difficulté sous des bombardements puissants et doit céder du terrain en se repliant vers Louppy-le-Petit et Lisle-en-Barrois.

 9 septembre 1914 – Nouvelle offensive des 5ème et 15ème Corps 

A 3 heures du matin, le 9 septembre, le 15ème Corps, appuyé à sa droite par le 5ème Corps, reprend l’offensive en Direction de Vassincourt. Les combats sont meurtriers. Sous un duel d’artillerie intense, attaques et contre-attaques se succèdent. Au soir, le village de Vassincourt est en flamme, les troupes françaises qui ont légèrement progressées, enserrent Vassincourt et ont pris Mognéville à l’ouest.

 10 septembre 1914 – Le 15ème Corps poursuit son offensive

Le 10 septembre, le 15ème Corps poursuit son offensive. A l’ouest, la 30ème Division progresse, dans la vallée de la Saulx, en direction de Contrisson, dépasse Mognéville et arrive aux abords d’Andernay. Autour de Vassincourt, les combats sont toujours aussi acharnés, la progression est moindre et les Allemands qui tiennent toujours, ont mis le feu au village.

 11 septembre 1914 – Prise de Vassincourt 

Le 11 au matin, les patrouilles françaises constatent que l’ennemi a abandonné ses positions dans Vassincourt. Vers 13 heures, les troupes françaises entrent dans le village complètement détruit et brûlé. Le spectacle est désolant, pas une maison intacte, des cadavres français et allemands jonchent le sol et remplissent les tranchées Les troupes du Duc de Wurtemberg battent en retraite.

 12 au 14 septembre 1914 – La retraite allemande 

Dans les jours suivant la prise de Vassincourt, la retraite allemande se confirme. Le 12 septembre, le 15ème Corps reprend Revigny. Les jours suivants, placé dans le dispositif entre les 6ème et 5ème Corps, il contribue à la poursuite des troupes allemandes vers l’Argonne.”

Il n’y a donc plus de combats à Couvonges depuis plusieurs jours quand est signalé la mort de Pierre DEBAIGT.

      —> Hypothèses: – une erreur de transcription de la date du décès tant les pertes humaines pendant cette semaine de combats furent colossales: environ 105 000 morts et disparus  français, 83 000 allemands et 7 000 britanniques

                                      -toujours vu l’importance des pertes et l’intensité des combats, le comptage des morts et disparus fut effectué bien après les combats.

                                      – Pierre DEBAIGT est mort des suites d’une blessure, plusieurs jours après les combats. Cela est peu plausible car, dans ce cas sa dépouille serait localisée…

Pierre DEBAIGT n’a pas de sépulture individuelle. Sa dépouille peut se trouver aussi bien dans des nécropoles communes,  ou son corps est peut-être toujours enseveli et disparu sur le champ de bataille comme  des dizaines de “poilus” pendant le conflit

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